Son fils ne doit pas savoir que j’existe en dehors de son travail. Son compagnon étant encore présent, on ne peut pas prendre le risque que le bambin, qui n’a pas sa langue dans la poche, dévoile malencontreusement qu’un homme est parfois présent en fin de semaine. Pour l’heure nous nous verrons lorsqu’il est chez son père. Son père n’étant pas le compagnon actuel qui me préoccupe tant.
Arrive enfin ce week end que j’attendais avec impatience. Le premier que nous allons passer ensemble depuis St Tropez. Je me présente chez elle dès le vendredi, en toute fin d'après midi, avec quelques affaires de rechange, et ce qui deviendra, la traditionnelle bouteille de champagne. Elle m’ouvre la porte sur un large sourire, aussi coquin que nerveux. Un baiser bref, presque volé. Je n’ai pas le temps de me mettre à l’aise qu’elle me présente, en véritable hôtesse, ce qu’elle a prévu pour l’apéritif. J’ai subitement très faim. Encore plus quand je sens l’odeur dans la cuisine. Cette femme est un véritable cordon bleu. Elle adore partager son plaisir culinaire. Fière d’elle quand on l’honore autant que j’ai pu le faire. Elle me presse de m'installer mais je ne tiens pas en place. Je me glisse derrière elle dans la cuisine, la prends par la taille pour l'embrasser tendrement dans le cou. Elle se laisse aller un moment. Je glisserai bien mes mains ailleurs mais tout pourrait bruler, moi y compris.
Je plonge mes yeux dans les siens au moment de trinquer à nos amours. J’ai terriblement envie d’elle. Déjà. Et de ce lit, juste derrière le canapé en cuir rouge où nous sommes assis l’un près de l’autre. Entre deux verres de vin, un baiser fougueux qui laissent présager ce qui nous attend bientôt. Des caresses par dessus son pantalon ou son chemisier. Il n’est pas encore temps de la déshabiller.
Le repas est excellent. Au champagne. J’aimerais le plus souvent tout ce qu’elle pourra me servir. Y compris le poisson qu’elle cuisine à merveille. Et j’aurais à chaque fois un véritable cours sur le menu du jour.
C’était le temps où je n’avais pas encore arrêté de fumer. Je sais qu’elle n’aime pas trop ça et j’en profite pour sortir téléphoner. Ce sera un crève cœur ces coup de téléphone. Dire que tout va bien et que j’ai hâte de revenir auprès d’elle, ce qui était loin d’être entièrement faux.
Je me rapproche d’elle sur le canapé pour des baisers de plus en plus longs. Jusqu’à ce que fou de désir je me recule brusquement pour ne pas la déshabiller brutalement. Le repas se termine. Je la dévore des yeux. Elle part se réfugier sous la douche. Je reste seul, noyé dans mes pensées. Je regarde ce lit qui m’attend, où elle sera bientôt nue près de moi. Je secoue la tête mais rien n’y fait. Je suis toujours là. Je l’entends me dire que la salle de bain est libre. Je la croise dans le couloir et lui arrache un nouveau baiser en passant.
Lorsque je reviens vers elle, encore humide et brulant, il règne une ambiance particulière. Des bougies sont allumées un peu partout dans la pièce. Ainsi que des lampes savamment disposées. C’est très intime, très chaud. Un vrai cocon sensuel. Elle est au lit recouverte d’un drap. Lorsque je les écarte pour me glisser près d’elle je distingue à peine que sa poitrine est dénudée. Le lit est froid mais elle est brulante. Je me serre près d’elle en même temps que je la serre dans mes bras. Je saisis sa tête, écarte ses cheveux pour la couvrir de baisers partout sur son visage. Ma main parcourt déjà son corps. Elle a une peau incroyablement douce. Je vais l’user à force de la caresser ainsi. Je fini de la mettre à nu. Ma main enfouie entre ses cuisses. Avant d’y plonger ma bouche, et ma langue. A entendre ses gémissements je devine que je ne suis pas maladroit. Mes doigts et ma langue se succèdent au plus profond d’elle. Lorsque je veux enfin respirer je remonte vers sa bouche pour un baiser qui me fait presque succomber. Avant de repartir de nouveau gouter l’essence de son plaisir. Elle a entre temps retiré, comme à chaque fois, millimètre par millimètre, mon caleçon. J’aurais souvent droit à cette torture au point que plus tard je me mettrai nu directement pour éviter qu’elle ne m’impose ce calvaire.
Je ne veux pas vivre un nouvel échec. Je m’agenouille près de son visage que je lève légèrement à l’aide de mes mains. Elle a parfaitement compris ce que je voulais là. Pendant que je caresse sa joue en même temps que sa poitrine, je vois mon sexe disparaître entièrement dans sa bouche. Je n’en crois pas mes yeux, pas plus que mes sensations. J’en rêvais tellement. Je revois son visage, derrière son bureau. Cette bouche que je regardais en fantasmant inutilement. Le léger courant d’air dans la pièce fait osciller les flammes des bougies, et avec elles, les ombres que nous projetons sur les murs près de nous. Sa langue experte et ses caresses ne me laissent pas insensible. Le va et vient qu’elle imprime me donne presque envie d’hurler de bonheur. Je glisse ma main entre ses cuisses pour la détourner du plaisir qu'elle me donne. J’essaye de retenir mes râles, comme si la terre entière allait m’entendre. Quel bonheur je vivais là. Ce que je considérais comme étant impossible se produisait sous mes yeux. Et je ne voulais pas le croire. Je me dis que jamais je ne devrai oublier. Je regarde comme si tout allait s'imprimer dans ma mémoire dans les moindres détails.
Il était temps de vivre enfin, un autre moment que je jugeais tout aussi improbable.
Allongé sur elle je la laisse me guider. J’ai arrêté de respirer. Je sens à peine ses lèvres que je la pénètre presque sans ménagement. Je l’entends pousser un soupir de satisfaction. Je reste immobile un instant, le temps de me dire que c’est indescriptible d’être là en elle. Mes reins s’activent lentement en suivant le rythme qu’elle imprime avec ses mains autour de ma taille. Je perds presque la tête devant l’émotion qui m’envahit. Je la serre fort dans mes bras pour tenter d’y croire vraiment. Impossible que ce soit la réalité. C’est juste un moment de pure folie, comme je n’en avais jamais connu encore. Je me dis que ce désir incessant ne fait qu’alimenter ce feu qui brule en moi. J’en arrive presque à perdre conscience tellement c’est merveilleux. J’écarquille les yeux pour distinguer les siens qui sont fermés et son visage qui se tort de plaisir. Son corps prisonnier du mien bouge savamment. C’est bien elle qui est en train de me faire l’amour. Lorsque je l’entends clairement me dire qu’elle va jouir, je suis presque surpris. Je sais que je vais enfin pouvoir me libérer. J’accélère un peu le rythme et ça devient subitement plus profond et intense. Une chaleur m’envahit de la tête au pied et je ne peux me retenir plus longtemps. Je saisis sa tête à deux mains pour l'obliger à me regarder. Elle ouvre ses yeux un moment et je tente de voir au plus profond de son âme. J’explose dans un râle presque sauvage et me retiens de ne pas hurler de plaisir tout en la regardant. Avant de m'effondrer sur elle, la tête pleine d'étoiles et d'embrasser ses joues et son cou. Je reste en elle le plus longtemps possible. Mon corps est parcouru de spasmes et de frissons. Chaque mouvement, même imperceptible ne fait que les accentuer et c’est presque insupportable. Je savoure chaque seconde de ce plaisir d’être encore en elle. Et quand enfin je me retire, c’est pour tomber à la renverse. La poitrine en feu, un cœur qui bat à tout rompre. Essoufflé de plaisir plus que d’effort. Des étoiles plein les yeux. Ma main libre parcourt son corps et je la sens frémir. J'ai envie de rire et de pleurer. Je me prends la tête à deux mains. Je ne veux pas y croire. Que c'est bon parfois les rêves. Ceux que l'on vit tout éveillé.
Nous restons là un long moment en silence. Elle posera son visage sur mon épaule pendant que je caresserai longuement ses cheveux.
Je n’avais jamais connu un bonheur aussi intense la première fois. Je suis tellement ému. Cette fois c’est sûr. J’ai réellement trompé la femme que j’aime avec une femme que j’aime. Elle se retourne. Nous nous emboitons l’un dans l’autre comme les deux pièces uniques d’un puzzle. Mon bras sous son cou. Je sens ses fesses collées à mon sexe. Elle s’écarte légèrement pourtant et le prend dans sa main. Je l’entends me dire qu’elle a l’habitude de s’endormir ainsi. Je souris presque…comme si il allait partir sans moi ! Je m’autorise alors à glisser ma main entre ses cuisses encore humides. Je ferme les yeux. Je suis déjà en train de rêver. Ma tête plongée dans ses cheveux aussi doux que sa peau. A peine le temps de sentir qu’elle me caresse et me serre au rythme de sa respiration que j’appartiens déjà au monde des étoiles…