Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Quand vient la nuit, et les démons qui l'accompagnent.

17 avril 2013

Un étrange ballet...

J'ouvre les yeux. J'ai toujours aussi froid. Je suis encore sous l'effet de l'anestésie  et j'ai du mal à émerger. On me dit que tout s'est bien passé. De retour à l'étage des soins intensifs je vais plonger dans un profond sommeil, presque rassuré sur mon sort. A mon réveil j'ai l'agréable surprise de voir près de moi ma toute première femme qui habite juste à côté de la clinique. Nous sommes séparés depuis des années, mais un lien indéfectible nous unit pour la vie. Deux magnifiques filles qui sont venues avec elle. J'a les yeux humides d'émotions, parce que je suis heureux de les voir là. Conscient de leur avoir fait une belle frayeur. Je présente ma progéniture et mon ex femme à mon voisin de chambre qui vient de se réveiller. Il me diras être surpris de sa présence lorsqu'elles partiront. Et moi de lui confirmer que nous nous entendons très bien. Je lis dans son regard qu'il l'a trouvé à son goût.

Je prends le temps de téléphoner à ma femme pour lui dire que tout s'est bien passé. Que les douleurs de l'opération se font plus présentes mais que je vais bien. Elle viendra ce week end. Plus tard, beaucoup me diront qu'elle aurait dû sauter dans le premier train. C'est pourtant moi qui lui avait demandé d'attendre. Que sa présence ne changerait rien pour ma santé. Inconsciemment je n'avais pas besoin d'elle même si j'attendais avec impatience son arrivée car j'avais hate de la voir. Me restait à rassurer le reste de ma famille qui allait se succéder très bientôt et bien sûr, prévenir Michèle, qui, je ne le savais pas, était très inquiète alors que notre relation s'était déteriorée. J'ai passé de longues minutes avec elle au téléphone. Elle m'a promit de venir très vite ! Il va falloir gérer le tempo des visites. N'importe qui lira dans ses yeux qu'elle est plus qu'une amie pour moi.

Publicité
Publicité
16 avril 2013

Quand mon coeur déraille...

Cette rentrée sera pour moi la découverte d’une nouvelle passion. La photographie. Après avoir cru un moment que ce serait facile j’ai dû me rendre à l’évidence. C’était bien plus compliqué que prévu. Excessif comme souvent, je me suis pleinement investi dans la pratique de cet art. Je ne sais pas encore que ce sera le motif le plus évident pour espacer mes voyages sur Paris. Et alterner ainsi mes week end pour concilier ma vie adultère et ma vie légitime. Je me rends compte au fil du temps que ma maîtresse va avoir du mal à tolérer cette nouvelle passion. Quand bien même elle apprécie mes travaux. Pas autant que mon épouse qui deviendra ma première admiratrice.

La place étant libre depuis l'été, nous nous voyons plusieurs soirs par semaine.  Ainsi que les jours où son fils rejoint son père. Toujours la même tendresse, les mêmes câlins. Les mêmes repas préparés avec soins. Nous faisons l’amour à chaque fois, et plusieurs fois le week end. Ce qui ne m’arrivait jamais autant à Paris, faute d’un manque d’intimité évident, même si les retrouvailles sont parfois enflammées. Mais il nous faut attendre la nuit pour cela alors qu’ici, peu importe l’heure. Je n’avais qu’à me servir. Elle était toujours disponible. Quelque soit le lieu. C'était toujours aussi magique et iréel.

De nouvelles fêtes de fin d’année que je passerai sur Paris. Et les cadeaux qui vont avec à mon retour. La passion est toujours là, mais le poids de cette double vie est bien trop lourd à porter. Je ne me rends pas compte que ma maîtresse s’éloigne, imperceptiblement dans un premier temps. Elle admet sans me le dire, que je ne serai jamais vraiment à elle. Parce que ma décision tarde à venir. Elle laisse cette relation se dérouler, ne prenant que le meilleur, me laissant vivre le pire. Je ne me rends pas compte non plus de la débauche d’énergie à vouloir mener sur plusieurs fronts toutes mes passions. Ma femme sur Paris pour laquelle je passe des heures dans le train, et vers qui je cours avec de lourds bagages. Mimi, pour qui je veille le soir en attendant que son fils se couche, avant de pouvoir la rejoindre directement au lit. Et lorsque je ne viens pas la voir ce sont des heures au téléphone jusqu'au bout de la nuit. La photo qui m'obsède de plus en plus. Au gré des tensions, je me tournerai vers l’une ou l’autre. Et c’est tout naturellement, sans même m’en apercevoir, que je vais m'écarter progressivement de Michèle. Je finis d’ailleurs par ne plus la voir la semaine. Les projets que nous avons s’estompent.

Début avril 2009, un mercredi et il est midi trente. Je sens une douleur bizarre près du cœur. J’ai la certitude que c’est le début de quelque chose de grave. La mâchoire légèrement irradiée, une sensation dans le bras et dans la poitrine. C’est vague mais ce sont les premiers symptômes qui définissent un infarctus. Je pense un instant être à l’abri ayant arrêté le tabac depuis presque un an et demi. Mais je sais au fond de moi qu’il s’agit bien de ça. Je me rends à l’antenne médicale de  mon lieu de travail. Ils ne semblent pas inquiets. Un électro par mesure de sécurité. Un tracé anormal et c’est toute ma vie qui bascule.

L’infirmière que j’attrape sera chargée de prévenir mon épouse. Mon ami préviendra Michèle. Qu’elle ne m’envoie pas de message surtout, moi qui m’applique à vider mon téléphone. Je ne sais pas encore ce qu’il peut m’arriver de pire. Le SAMU est déjà là. La prise en charge a été rapide. Direction une clinique spécialisée et les soins intensifs que je ne connais pas encore. Je vais découvrir un autre monde. Pour l’instant, c’est surtout l’angoisse d’une opération qui s’annonce, en urgence. J’ai reçu un appel de mon épouse qui va venir me voir le plus rapidement possible. Et de Michèle, presque paniquée par la nouvelle. Fatigué, je ne me suis pas rendu compte que c’était bien elle la plus inquiète.

Je me souviens de ces lumières au plafond qui défilent. L’entrée au bloc. J’ai froid. Ce projecteur qui m’éblouit. Tout ce monde autour de moi. Un masque qui s’approche de ma bouche. Et cette brutale sensation de sommeil qui m’emporte. Inutile de lutter. Il fait déjà noir.

10 avril 2013

Les amants aimants...

C’est la reprise de septembre. J’ai un peu d’appréhension. Je vais devoir tout faire pour éviter celle qui me fascinait jusque là. Mais je me rends compte que ce sera impossible en travaillant dans le même service, au même étage. J’entends par la fenêtre de mon bureau sa voiture. Et comme le premier jour, le bruit de ses talons qui claquent sur le carrelage. Son parfum si caractéristique me renverse dès que je sors de mon bureau. Puis il a fallu que je la croise. Je n’oublierai jamais son air détaché et son regard noir. Une poignée de main froide, pour la forme et un timide "bonjour". Je m’arrangeais pour ne pas la croiser lorsque je me rendais dans le bureau de mon patron voisin du sien et qui communiquait par une porte souvent ouverte. J’entendais le son de sa voix. J’essayais d’y détecter la moindre émotion, le moindre indice sur son humeur du jour. A son insu je l’épiais par la fenêtre lorsqu’elle partait. Je la regardais comme si je ne l'avais jamais vu nue...

Il aura fallu deux jours à peine pour que je ressente le même désir que la première fois. La même envie déraisonnable de la revoir. J’aurais pu me dire que cette relation était définitivement consommée. Mais pour moi, à ce moment là, elle n’avait jamais existé. Je voyais comme à travers un épais brouillard nos corps se mélanger. Une vague sensation de caresses et de baisers. Une chaleur dans le ventre, et l’appétit coupé. J’étais nostalgique de ces week end, de ces soirées et de ces nuits où elle dormait sur moi. Jusqu’à ce qu’une idée fixe s’impose. Je dois la conquérir de nouveau. Je ne peux pas mettre un terme à cette relation qui est pour l'heure terminée. Je perds la tête chaque fois que je la croise. Je souffre de son indifférence. Et je ne dors plus la nuit. Ma femme à Paris n’est plus un palliatif suffisant. La relation avec elle est tout autre. L’équilibre a été rompu et je me dois de le rétablir. C'est presque vital.

Notre ami commun va de nouveau intervenir. Il servira de thermomètre. Afin de savoir si la porte de la forteresse est fermée à double tour. Fera passer, au hasard d’une conversation, tout le mal que je ressens. Au moindre signe d’encouragement, il sera temps que j’intervienne. Et ce signe arrivera assez rapidement. « La porte est entre ouverte » me soufflera t’il.

Mon premier message sera enflammé. Pour lui dire combien je regrette. Tout ce temps passé sans elle. Combien il m’ait insupportable de la croiser. Que je souffre tellement de son indifférence…

Je viens de découvrir que nous sommes bien plus que des amants. Nous sommes de véritables aimants. Impossible lorsque nous sommes ensemble de ne pas nous toucher. De même qu’il est impossible de ne pas nous rapprocher lorsque nous sommes séparés. Elle ne se rendra pas sans combattre un minimum. Par principe. Que je paye un peu l’insolence que j’ai eu de l’éconduire. Je ne savais pas à ce moment là qu’une de ses amies, très proche, un peu mystique, lui avait assuré que j’étais l’homme avec lequel elle ferait un long chemin. Si ça n’avait tenu qu’à elle, la relation n’aurait duré que six mois. Le temps pour moi que je fasse un choix. Les conversations au téléphone ont donc repris. Comme si de rien n’était. Pour ma part j’étais redescendu en bas de l’échelle. Devant la forteresse. Rien de ce qui s’était passé n’avait existé. Je la désirais comme au premier jour. Et je n’avais qu’une hâte. La revoir à tout prix. Et très vite.

Je tape à sa porte ce vendredi soir, presque timidement. Le cœur serré. Elle vient m’ouvrir avec un sourire teinté de reproche et je ne sais pas trop quoi faire. Le temps qu’elle ferme la porte, je lui fais face en attendant qu’elle se retourne. Je la saisis par la taille et dévore sa bouche comme si ma vie en dépendait. Je la serre si fort dans mes bras, presque sans m’en rendre compte. La peur de l'avoir perdu. Un temps. Mais je ne l'ai pas encore vraiment retrouvée. Ma tête plongée dans son cou, j’ai envie de pleurer devant ce bonheur auquel je ne croyais plus. Je ne sais pas ce qui m’attend. Si je vais dormir chez elle. Elle a prévu qu’on mange ensemble. Rien ne sera jamais écrit à l’avance lors de nos retrouvailles. Elle me repousse délicatement. La cuisine l’attend. En passant devant le salon pour la rejoindre je vois que l’apéritif est soigneusement préparé, comme d’habitude. J’ai amené le vin et l'éternelle bouteille de champagne dont elle raffolait. Je me glisse derrière elle pendant qu’elle fait face à sa cuisinière. Une main sur sa taille, l’autre qui se glisse sous son chemisier pour atteindre son ventre. Je l’embrasse dans le cou. Elle gémit en souriant, presque fière d’elle de me voir succomber à nouveau. « Il est revenu » ironise t’elle. Suivi d’un « allez vous installer et mettez vous à l’aise » sur un ton presque autoritaire. Pendant que nous savourons le vin, je jette un œil furtif sur le lit juste derrière nous. Elle suit mon regard et me rappelle qu’elle ne m’a jamais promis que nous dormirions ensemble. Ça sonne faux. Je fais mine d’être déçu. Mais j’adore ça l’imprévu. Même pendant le repas nous devions échanger des baisers à intevalles réguliers. Entre deux verres. C’est toujours aussi bon. J’ai reconnu le goût de sa cuisine raffinée et de ses lèvres. Ma main s’égare parfois sur sa cuisse pendant que je mange de l'autre. Vivement que le repas se termine. Avant ça, un autre rituel qu’elle avait rapidement mis en place. Essuyer la vaisselle. C’était un passage obligé, même si à chaque fois elle me demandait si ça ne me dérangeait pas. Elle me regardait, surprise que je veuille bien le faire.

Comment j’ai pu me retrouver là ? Nu dans son lit, en écoutant le bruit de l’eau qui coule sur son corps dans la salle de bain. Les fantômes dansent sur les murs à la lueur des bougies. La télévision allumée sur un programme choisit au hasard. Je n’ai pas prévu de la regarder vu ce qui m’attend peut être. Peut être, parce que même là, dans cette position, je ne sais pas ce qui va arriver.

Je n’entends plus le bruit de l’eau. Elle ne va pas tarder. J’écarquille mes yeux dans la pénombre comme pour me réveiller quand je vois son corps à demi nu traverser le salon pour me rejoindre. J’ai encore le sentiment de rêver. Et dans ma tête raisonne un « c’est impossible ». J'écarte les draps pour l'accueuillir. Elle s’allonge près de moi, encore humide, et je la recouvre comme pour la protéger. Je la laisse se blottir dans mes bras. Je sens son parfum, sa peau contre moi. J’essaye de me dire que tout ceci est bien réel. Rien n'y fait. Mes mains retrouvent les courbes de son corps et de sa poitrine offerte. Mes lèvres retrouvent les siennes. Comment ai je pu oublier ? Comment ai je pu me priver du plaisir si intense de vivre ça ? Nos langues jouent et se mélangent. Et je perds déjà la tête. J’en tremble au point qu’elle me demande si j’ai froid. Je caresse ses cuisses et je les sens s’écarter peu à peu comme une invitation. Je retire le minuscule rempart qu’elle a gardé pour protéger son intimité. Ses premiers gémissements se font déjà entendre. Je me retourne peu à peu pour placer mon visage entre ses cuisses tout en la couvrant de baisers. Je sens sa main sur mon sexe. Puis sa bouche qui va l’engloutir. C’est délicieux. Je m’arrête un instant de la dévorer pour regarder le va et vient de sa tête et savourer la pression de sa bouche et sa langue toujours aussi experte. Puis je retourne enfouir la mienne entre ses lèvres tout en caressant ses fesses. Tout se déroule comme dans un songe. Là encore je prendrai le temps de me demander ce que je faisais là. J’ai terriblement envie d’elle ! Je mets un terme au plaisir qu’elle me donne pour entrer en elle. Comme je la reconnais à cet instant. Ma tête enfouie de nouveau dans son cou comme si la regarder était un rêve insupportable à vivre.

Jouir était toujours magique. Comme le plaisir que j’avais d’abuser de mes positions favorites. J’attendais le signal avec impatience tellement je sentais le mien proche d’arriver. Et quand elle me prévenait, je pouvais me laisser aller sans retenue tellement c’était bon. Tout en regardant son visage s'exprimer. Rester en elle pour savourer. Le plus longtemps possible. J’étais encore plus essoufflé que d’habitude. Pourtant j’étais sevré de cigarettes depuis des mois. Mais j’étais tellement submergé d’émotions et de plaisir que mon cœur n’arrivait plus à suivre. Je pouvais alors m’allonger près d’elle. La laisser poser sa tête au creux de mon épaule. Caresser  son visage et le reste de son corps. Les derniers baisers avant de nous endormir profondément.

Quand le rêve recommence, comme la toute première fois. Moi qui devant mes certitudes avais osé penser que tout ceci n’avait jamais eu lieu, et ne pourrait jamais exister de nouveau.

Ne jamais rien prévoir. Parce que cette relation est plus que ça. Celle qui unit deux personnes que seule la distance pouvaient séparer. Comme deux aimants qu’il faut suffisamment éloigner pour éviter qu’ils ne s’attirent. Et pour l’heure nous étions de nouveau collé l’un à l’autre…

 

paires_de_fesses_2

10 avril 2013

Rupture...

Mimi. C’était son surnom. Malgré la distance que semblait imposer notre vouvoiement, rien n’était vraiment différent d’un couple qui se parle de façon plus classique. Je me souviens un jour de la visite de sa fille, issue d’une première relation, et de son gendre, qui nous regardaient éberlués tout en souriant. Ils étaient au courant pourtant, mais le fait de le vivre leur semblaient irréel. Elle semblait gênée en présence de sa famille ou de ses amis. Mais rien n’y fera. Lorsque nous étions seuls elle trouvait cela parfaitement normal. Et quand parfois elle me tutoyait pour me taquiner, je faisais mine d’être offusqué.

Dans l’intimité cela ne changeait strictement rien. Bien au contraire. Je pense même que cela influençait la perception que j’avais de cette relation en renforçant son côté improbable.

Le printemps arrive avec ces changements d’humeurs. Elle met un terme à sa liaison légitime. Elle ne supporte plus cette double vie et le fait de devoir se cacher quand nous étions ensemble. Elle pense peut être à ce moment là que je vais rapidement faire la même chose, même si ce n’était pas prévu par notre « contrat ». Nous avions prévu deux ans maximum, quatre dans le meilleur des cas. Mais c’était illusoire dans l’immédiat. Nous pouvons nous voir plus souvent. Parfois passer deux nuits consécutives en semaine. Cette habitude qui deviendra régulière au fil du temps fera de moi un double personnage. Mais dans sa volonté de me voir plus souvent afin de me faire sortir de ma vie légitime, elle va peu à peu devenir beaucoup moins patiente. Les attaques voilées envers ma femme que je ne remarquais pas trop au début deviennent plus incisives. Ainsi que celles visant mes certitudes. Pour elle, il était impossible d’aimer deux femmes simultanément. C’était le temps où elle ne doutait pas de mon amour. Mais elle acceptait mal de devoir le partager. Je ne voulais pas en démordre. Je sentais la tension monter entre nous. Nous étions toujours aussi heureux de nous retrouver, de manger ensemble, de sortir nous balader ou de faire l’amour. Mais dès que l’occasion se présentait, elle n’hésitait pas à m’attaquer sur le sujet. « Ma femme » deviendra une formule à proscrire mais elle m’échappait souvent hélas.

La rupture devenait inévitable, même si je n’avais jamais imaginé que ça puisse arriver. Je m’étais promis de ne jamais céder à la tentation d’une vie plus simple. J’avais tout ce que je désirais, mais cette relation était bien trop lourde à porter. Je n’ai plus le souvenir de la date exacte. Peut être au cours de l’été. Nous étions au téléphone. Elle avait subtilement orienté la conversation. J’ai longtemps essayé de me contenir. Elle cherchait juste une réaction de ma part. Simplement que je lui dise que je n’aimais qu’elle et plus ma femme. Je ne pouvais faire cet aveu, même si il était évident que quelque chose s’était rompu de mon côté. Je me souviens de sa colère devant mon calme. Des insultes qu’elle proférait sur celle que j’avais épousé. Des insinuations sur son honnêteté envers moi. Pour tenter de me faire réagir. Ma seule réaction fut de raccrocher, excédé et de me jurer de ne plus jamais la rappeler. J’ai ressenti comme un immense soulagement. Un rêve prenait fin, mais je sortais à cet instant, là d’un véritable cauchemar. Une mini tornade qu’elle n’avait cesse de provoquer. Ma vie allait pouvoir reprendre normalement. Mes week end parisien redevenir hebdomadaires. C’était les vacances et j’allais pouvoir passer plus de temps sur Paris.

J’ai regardais ma femme comme si je la retrouvais enfin. Soulagé peut être que tout se termine, avec la peur de la perdre qui s’envolait enfin. Je n’avais plus de choix à faire la concernant, même si depuis le début, tout choix m’était interdit. Dans les faits je l’avais choisi tout de même en raccrochant devant l’hystérie de ma maitresse.  J’avais encore en moi ce sentiment de culpabilité. Me disant que le jeu n’en valait pas la chandelle. Que ce fut jouissif pourtant. La vie reprend son cours, avec l’envie d’oublier ce qui avait dû être un rêve. Tellement réel pourtant…

Je devais être le seul, à croire à ce moment là, que l'histoire se terminait ainsi...

9 avril 2013

Fin d'une drogue...

Elle faisait tout pour que je sois à l’aise. J’avais le droit de choisir le programme TV du soir. Je pouvais fumer à la fenêtre après le repas. Elle me laissait téléphoner en toute liberté insistant même pour que je me retrouve seul. Tout allait bien. C’est donc serein et parce qu’elle n’aime pas ça que je vais prendre la décision le premier janvier prochain d’arrêter définitivement le tabac. J’échange une drogue pour une autre.

C’est le 1er janvier 2008, dans mon lit parisien, que je mets un terme à 22 ans de tabac. Parce que je fume trop. Que ma santé est mise en rude épreuve. Parce que je sais que ça va lui faire plaisir. En même temps je me prive d’une excuse supplémentaire et de taille. Je ne peux plus à Paris, sortir en acheter et en profiter pour lui téléphoner. De même que je ne peux plus quand je suis auprès d’elle, bénéficier de ma pause cigarette pour téléphoner à Paris. Mais je m’accrocherais à l’idée que c’est bon pour mon bien être. Les vacances se terminent, et je quitte mon épouse le cœur léger. Je retrouve ma maîtresse, toujours aussi incrédule. Sur notre lieu de travail, seul notre ami commun est au courant de la situation. Lui même a du mal à y croire. Normalement personne ne se doute encore que j’ai réussi là ou tout le monde a échoué. J’en suis fier en même temps qu’un brin frustré. Un peu comme le golfeur qui réussit un trou en un sur un parcours où il est seul au monde. Une gloire sans rançon. Même si ce n’était pas un challenge au départ.

Le manège à son domicile se poursuit. Les draps sont changés à chaque visite. Je me déshabille toujours à la lueur des bougies. Et la rejoins dans ce lit où elle m’attend avec un sourire que je devine plus que je ne le vois. Je l’entends gémir lorsque je la serre dans mes bras comme si elle était soulagée que je sois enfin là. J’ai peine à croire que je vais encore faire l’amour avec elle. Rien de ce qui a pu arriver n’existe dans mon inconscient. Rien n’est réel. Et je vais donc l’embrasser et la caresser comme si c’était encore et toujours la première fois. Avec cette sensation d’ébriété qui ne me quittera jamais en pareilles circonstances. Et on s’endormira, sa tête posée au creux de mon épaule, jusqu’à ce qu’inconsciemment, elle se retourne pour que je m’emboite derrière elle. Toute la nuit. Moi qui avait besoin d’air pourtant.

Des caresses et une voix toujours aussi douce pour me réveiller. L’odeur du déjeuner qui m’attend. Un baiser en partant. Des retrouvailles au bureau comme si nous étions de simples collègues de travail, alors qu’on venait de passer la nuit ensemble. Une poignée de main qui se prolongeait parfois comme une caresse lorsque je venais la voir. Un baiser volé si nous étions seuls, avec souvent la peur de se faire prendre. Un café pris dans mon bureau en prenant soin de laisser la porte ouverte pour ne pas attirer l’attention ou les soupçons inutilement.

Cette relation sera pour beaucoup dans la force que j’ai trouvé pour me débarrasser définitivement du tabac. Mais que ce fut dur le premier mois. Toujours est il qu’elle appréciera. Ma femme aussi m’encourageait. Je ne pouvais pas être plus soutenu. Un mal pour un bien…

Publicité
Publicité
8 avril 2013

Quand tout s'organise...

La fin de l’année 2007 approche. Et les fêtes qui vont avec. En attendant il faut organiser cette nouvelle vie. Vu la proximité de son logement, nous pouvons désormais nous voir chez elle à la pause de midi. Je dois donc avancer l’heure de mon repas pour partir avec elle, et décaler petit à petit mes appels quotidiens vers Paris. C’était le temps où elle tolérait encore que je puisse téléphoner seul dans la chambre de son fils pendant qu’elle mangeait. J’évitais parce que ça m’était insupportable, d’être en communication lorsqu’elle était près de moi. Après le repas, nous étions allongés sur son lit pour une courte sieste. Comme je ne pouvais dormir, je passais mon temps à caresser ses cheveux. Puis à son réveil, une longue série de baisers à faire rougir son visage. Je l’entendais râler dans la salle de bain alors qu’elle voulait se redonner l’apparence d’une femme qui n’a rien à se reprocher.

Son compagnon ne l’a pas abandonné aussi facilement. Il vient la voir les week end où son fils rejoint son père. Ainsi que deux ou trois soirs par semaine. Je n’ai d’autres choix que de prendre mon mal en patience. En même temps, je ne peux pas encore la blâmer puisque je me partage également avec ma vie parisienne. Je me demande parfois comment elle appréhende cette double relation. Je dois encore rester invisible aux yeux de son fils. J’arrive donc le soir lorsqu’il est au lit, sans faire de bruit. Ouvrir la porte d’entrée sans faire la faire grincer était à chaque fois un exploit. Puis je me déshabillais à la lueur des bougies. Et je venais la rejoindre dans son lit où elle m’attendait, parfois déjà nue. Je la serrais dans mes bras, la noyais de caresses et de baisers comme si nous avions été séparé des semaines. En attendant qu’il téléphone une dernière fois. Je voyais alors une femme près de moi mentir avec une étonnante facilité. Elle raccrochait, je reprenais mes caresses, puis nous faisions l’amour presque en silence pour ne pas réveiller son fils qui dormait dans la chambre juste à côté. Nous faisions l’amour et c’était pour moi comme la première fois. Jamais je ne cesserai de me dire que je vivais un rêve. J’essayais de ne pas penser à celui qui était là à ma place, la veille, quand ma langue fouillait son intimité. Je ne cherchais pas son odeur car elle changeait les draps à chaque fois. Je ne cherchais pas à comprendre comment elle pouvait vivre ça. Elle n’avait pas encore le choix. Tout comme moi. Nous avions fait un pacte tacite, et pour l’heure il fallait le respecter.

Le matin le réveil sonnait très tôt. Je la regardais près de moi, là encore en me disant que c'était impossible que je sois là avec cette femme. Un bref passage par la salle de bain en mode invisible quand je passais devant la chambre de son fils. Puis je la retrouvais dans la cuisine où le petit déjeuner était déjà prêt. Café, tartines grillées et beurrées par ses soins. Je la regardais, amoureux, en souriant. Puis il fallait que je m’habille rapidement, sans bruit, et que je m’enfuie avant que le petit ne se lève. Je disposais d’un peu plus de temps le mercredi, quand il n’avait pas école. On pouvait alors passer quelques minutes supplémentaires au lit à se câliner.

Les fêtes de fin d’année approchent. Des amants ne passent jamais ou presque les fêtes ensemble. C’est réservé le plus souvent à la famille et au conjoint. Je partirai donc sur Paris. Mais je trouverai entre deux appels, le temps de lui téléphoner pour lui souhaiter tous mes vœux de bonheur et de santé. Les toilettes seront un éternel refuge pour envoyer des messages. Ou quand ma femme près de moi s’endormait très vite comme souvent…avec comme toujours, ce sentiment de culpabilité. C’était la moindre des choses. Je ne vivais pas cette double vie sereinement. Je l’ai déjà dit et le redirai encore. Ce sera un lourd fardeau tout au long de notre relation. Ce sera pire quand elle deviendra chaotique.

C’est ainsi que je me suis retrouvé avec un agenda très strict où je devais prévoir à l’avance quels week end je passerai à Paris et lesquels seraient réservés à ma maîtresse. Je n'ai pas souvenir de l'excuse qui me permettait d'alterner ainsi. La semaine, je devais tenir compte de l’emploi du temps de son compagnon et des jours où il était là. Rapidement, il nous parut évident qu’il devait s’écouler au moins une nuit entre nos visites respectives. De même que le lundi soir qui suivait mon séjour à Paris était devenu le jour où elle ne souhait surtout pas me voir. Comme si je ramenais avec moi son parfum et les traces de mes hypothétiques relations sexuelles. Il fallait bien selon elle au moins deux jours pour que ça disparaisse de son esprit. Et qu’elle puisse me toucher de nouveau. Bizarrement elle le vivait encore plus mal que moi, mais pour l’instant nous étions encore à égalité sur ce plan là. Chacun avait sa vie et nous partagions la notre. Je ne savais pas combien de temps cela pouvait durer ainsi. Je nous laissais vivre ainsi. J’avais perdu le sens des réalités et la maitrise des évènements. Ce n’est pas une excuse pour expliquer mon comportement. J’avais touché à une drogue dure et j’étais devenu immédiatement accro. Je savais que ce n’était pas bien, mais comme tous les drogués je dirais que je ne savais plus comment faire pour m’en sortir…Cette relation n’était rien d’autre qu’une drogue. Elle le savait et fera tout, sans même que je m’en rende compte, pour qu’elle devienne indispensable…

4 avril 2013

Quand je me regarde dans un miroir...

Je trouve ma femme toujours aussi belle. Je suis persuadé que je l’aime autant que le premier jour sinon plus. Et pourtant je me suis égaré. Je n’étais pas sous l’emprise de l’alcool ou d’une drogue. Ce n’était pas pour une nuit sans lendemain. Personne ne m’a contraint. Un démon dont j’avais vaguement entendu parler est venu m’empoigner avec force. Et ne m’a plus lâché, ni laissé aucun répit. Je n’ai pas eu la force de lutter, et les sentiments que j’étais certain d’avoir pour celle que j’ai épousé n’ont pas eu de poids face à cette tornade. Balayés comme un fétus de paille alors qu’ils étaient pour moi indestructibles. Seulement voilà. Je suis convaincu qu’il est nécessaire d’attendre. Attendre que ce tourbillon qui m’emporte cesse un jour. Parce que ce serait bien trop simple de faire un choix maintenant. Entre une relation que je vois dans mon avenir, et cette passion brulante qui me dévore à perdre la raison. Et j’ai justement besoin de redevenir raisonnable avant de décider de mon futur.

Dans les faits pourtant, peu se ferait violence à ce point. Mais partir avec sa maitresse et abandonner sa femme est une forme de lâcheté que je ne peux pas assumer. Certains parleront de courage que je n’ai pas eu. Sauf que le courage n’est pas forcément de choisir la solution la plus évidente. D’autres évoqueront le cul de la crémière. Mon ami par exemple qui m’enviait presque d’avoir une vie à ce point comblée. Une femme qui m’aime à Paris, que je ne vois que pour le meilleur quelques week end par mois, et une maitresse bien plus proche qui me donnent tout ce qui me manque au quotidien. Du sexe, de la tendresse et de bons repas. Ca renforcera mon sentiment de culpabilité.

Toujours est il que je ne veux rien décider. Le mal est fait. Trop tard pour revenir en arrière et réécrire l’histoire. Je me déteste chaque jour qui passe. De ne pas avoir su résister. Ni l’une ni l’autre ne méritait ça. Je défendrai jusqu’au dernier jour ou presque, l’idée que j’aimais deux femmes en même temps. Ce qui peut paraître impossible. Si je pouvais fusionner ces deux relations en une seule et même personne, nul doute que je serai le plus heureux des hommes. Les vivres simultanément fera de moi l’un des plus malheureux. Quand bien même je vivrais des instants plus merveilleux les uns que les autres. Je ne pourrai pas me contenter d’apprécier. J’aurais toujours conscience du mal que je faisais, même si l’une d’elle l'ignorait, et du mal à venir. Comme celui qui a si peur de la mort qu’il en oublie de vivre…

 

4 avril 2013

Un rayon de soleil...

J’ouvre mes yeux dans la pénombre. La lueur du jour ne peut transpercer les volets roulants. Je distingue un dos et une chevelure blonde, devant moi. Tout va bien. Je suis près de la femme que j’aime. J’approche mes lèvres de son épaule nue. Ma main s’égare sur sa poitrine, descend le long de son ventre. Force le passage entre ses cuisses resserrées. J’y glisse un doigt. Inconsciemment elle les écarte légèrement. Invitation. Je suis déjà excité. J’oscille lentement contre ses fesses. Dans un demi sommeil, elle saisit entre ses jambes mon sexe pour le glisser dans le sien. Je la pénètre ainsi, non sans mal, en chien de fusil. Je m’agrippe à sa taille d’une main, et caresse ses cheveux de l’autre. Puis après quelques mouvements, je me redresse pour m’agenouiller à cheval sur l’une de ses cuisses et la pénétrer ainsi sans qu’elle ne change de position. Elle semble dormir. Peu m’importe. Je ne vais penser qu’à moi. Ce fut soudain, presque brutal, mais incroyablement bon. Je caresse ses seins pendant que je reste immobile en elle. Ses fesses, un  peu brusquement. Je sens qu’elle ne veut pas se réveiller. J’ai été égoïste. Mais j’ai aimé la posséder ainsi, avec un soupçon de honte et de retenue. Je m’allonge près d’elle et la cajole encore. Cet orgasme bref mais intense me plonge dans un sommeil inattendu.

Je sens un souffle sur mon visage. Des baisers qui m’effleurent. Le drap qui glisse le long de mon corps nu. Et que je tente de retenir. La lumière qui règne dans la pièce m’empêche d’ouvrir totalement les yeux. Et une voix très douce qui me dit que je dois me lever. Que le petit déjeuner est prêt. Le petit déjeuner est prêt ? Mais sur quelle planète je peux bien me trouver ? Les fenêtres sont grandes ouvertes et il fait trop frais pour mon corps resté si longtemps au chaud. Je me recouvre du drap et je promets que je vais bientôt me lever. Avant de replonger irrésistiblement vers le pays des rêves. Pas très longtemps. Le drap s’envole comme par enchantement. Je suis entièrement nu sous son regard moqueur, en pleine lumière. La fatigue d’une nuit agitée prend le pas sur ma pudeur. Tant pis. Qu’elle me regarde…

Je sens l’odeur du café et du pain grillé. J’enfile prestement un pantalon et me dirige vers la cuisine. Les yeux encore endormis. Des tartines beurrées m’attendent. De la confiture, du miel. Mon café est servi, ainsi qu’un verre de jus de fruits. Pas de doute. Je suis sur Mars. Je regarde ses yeux brillants. Peut être que nous avons réellement fait l’amour hier soir. Je pose une main sur sa cuisse. Encore envie de la toucher. « Mangez » gronde t’elle affectueusement ! Oui j’ai encore envie de vous manger.

La table à peine débarrassée je l’entraine avec force vers le lit. J’ai envie de tendresse. De l’entendre rire sous mes caresses. De câlins et de baisers. Ma main dans ses cheveux. Qu’elle mettra de longues minutes à démêler le matin qui suivra nos nuits ensemble. Je tente de lui arracher son jogging. De caresser sa poitrine sous son tee shirt. Je l’ai épuisée d’affection.

Impossible de réaliser où je me trouve et ce que je vis là. Impensable, improbable, impossible, inimaginable. Un rêve devenu si réel pourtant, dont je ne croirai jamais qu’il a bel et bien existé…

3 avril 2013

A la lueur des étoiles...

Son fils ne doit pas savoir que j’existe en dehors de son travail. Son compagnon étant encore présent, on ne peut pas prendre le risque que le bambin, qui n’a pas sa langue dans la poche, dévoile malencontreusement qu’un homme est parfois présent en fin de semaine. Pour l’heure nous nous verrons lorsqu’il est chez son père. Son père n’étant pas le compagnon actuel qui me préoccupe tant.

Arrive enfin ce week end que j’attendais avec impatience. Le premier que nous allons passer ensemble depuis St Tropez. Je me présente chez elle dès le vendredi, en toute fin d'après midi, avec quelques affaires de rechange, et ce qui deviendra, la traditionnelle bouteille de champagne. Elle m’ouvre la porte sur un large sourire, aussi coquin que nerveux. Un baiser bref, presque volé. Je n’ai pas le temps de me mettre à l’aise qu’elle me présente, en véritable hôtesse, ce qu’elle a prévu pour l’apéritif. J’ai subitement très faim. Encore plus quand je sens l’odeur dans la cuisine. Cette femme est un véritable cordon bleu. Elle adore partager son plaisir culinaire. Fière d’elle quand on l’honore autant que j’ai pu le faire. Elle me presse de m'installer mais je ne tiens pas en place. Je me glisse derrière elle dans la cuisine, la prends par la taille pour l'embrasser tendrement dans le cou. Elle se laisse aller un moment. Je glisserai bien mes mains ailleurs mais tout pourrait bruler, moi y compris.

Je plonge mes yeux dans les siens au moment de trinquer à nos amours. J’ai terriblement envie d’elle. Déjà. Et de ce lit, juste derrière le canapé en cuir rouge où nous sommes assis l’un près de l’autre. Entre deux verres de vin, un baiser fougueux qui laissent présager ce qui nous attend bientôt. Des caresses par dessus son pantalon ou son chemisier. Il n’est pas encore temps de la déshabiller.

Le repas est excellent. Au champagne. J’aimerais le plus souvent tout ce qu’elle pourra me servir. Y compris le poisson qu’elle cuisine à merveille. Et j’aurais à chaque fois un véritable cours sur le menu du jour.

C’était le temps où je n’avais pas encore arrêté de fumer. Je sais qu’elle n’aime pas trop ça et j’en profite pour sortir téléphoner. Ce sera un crève cœur ces coup de téléphone. Dire que tout va bien et que j’ai hâte de revenir auprès d’elle, ce qui était loin d’être entièrement faux.

Je me rapproche d’elle sur le canapé pour des baisers de plus en plus longs. Jusqu’à ce que fou de désir je me recule brusquement pour ne pas la déshabiller brutalement. Le repas se termine. Je la dévore des yeux. Elle part se réfugier sous la douche. Je reste seul, noyé dans mes pensées. Je regarde ce lit qui m’attend, où elle sera bientôt nue près de moi. Je secoue la tête mais rien n’y fait. Je suis toujours là. Je l’entends me dire que la salle de bain est libre. Je la croise dans le couloir et lui arrache un nouveau baiser en passant.

Lorsque je reviens vers elle, encore humide et brulant, il règne une ambiance particulière. Des bougies sont allumées un peu partout dans la pièce. Ainsi que des lampes savamment disposées. C’est très intime, très chaud. Un vrai cocon sensuel. Elle est au lit recouverte d’un drap. Lorsque je les écarte pour me glisser près d’elle je distingue à peine que sa poitrine est dénudée. Le lit est froid mais elle est brulante. Je me serre près d’elle en même temps que je la serre dans mes bras. Je saisis sa tête, écarte ses cheveux pour la couvrir de baisers partout sur son visage. Ma main parcourt déjà son corps. Elle a une peau incroyablement douce. Je vais l’user à force de la caresser ainsi. Je fini de la mettre à nu. Ma main enfouie entre ses cuisses. Avant d’y plonger ma bouche, et ma langue. A entendre ses gémissements je devine que je ne suis pas maladroit. Mes doigts et ma langue se succèdent au plus profond d’elle. Lorsque je veux enfin respirer je remonte vers sa bouche pour un baiser qui me fait presque succomber. Avant de repartir de nouveau gouter l’essence de son plaisir. Elle a entre temps retiré, comme à chaque fois, millimètre par millimètre, mon caleçon. J’aurais souvent droit à cette torture au point que plus tard je me mettrai nu directement pour éviter qu’elle ne m’impose ce calvaire.

Je ne veux pas vivre un nouvel échec. Je m’agenouille près de son visage que je lève légèrement à l’aide de mes mains. Elle a parfaitement compris ce que je voulais là. Pendant que je caresse sa joue en même temps que sa poitrine, je vois mon sexe disparaître entièrement dans sa bouche. Je n’en crois pas mes yeux, pas plus que mes sensations. J’en rêvais tellement. Je revois son visage, derrière son bureau. Cette bouche que je regardais en fantasmant inutilement. Le léger courant d’air dans la pièce fait osciller les flammes des bougies, et avec elles, les ombres que nous projetons sur les murs près de nous. Sa langue experte et ses caresses ne me laissent pas insensible. Le va et vient qu’elle imprime me donne presque envie d’hurler de bonheur. Je glisse ma main entre ses cuisses pour la détourner du plaisir qu'elle me donne. J’essaye de retenir mes râles, comme si la terre entière allait m’entendre. Quel bonheur je vivais là. Ce que je considérais comme étant impossible se produisait sous mes yeux. Et je ne voulais pas le croire. Je me dis que jamais je ne devrai oublier. Je regarde comme si tout allait s'imprimer dans ma mémoire dans les moindres détails.

Il était temps de vivre enfin, un autre moment que je jugeais tout aussi improbable.

Allongé sur elle je la laisse me guider. J’ai arrêté de respirer. Je sens à peine ses lèvres que je la pénètre presque sans ménagement. Je l’entends pousser un soupir de satisfaction. Je reste immobile un instant, le temps de me dire que c’est indescriptible d’être là en elle. Mes reins s’activent lentement en suivant le rythme qu’elle imprime avec ses mains autour de ma taille. Je perds presque la tête devant l’émotion qui m’envahit. Je la serre fort dans mes bras pour tenter d’y croire vraiment. Impossible que ce soit la réalité. C’est juste un moment de pure folie, comme je n’en avais jamais connu encore. Je me dis que ce désir incessant ne fait qu’alimenter ce feu qui brule en moi. J’en arrive presque à perdre conscience tellement c’est merveilleux. J’écarquille les yeux pour distinguer les siens qui sont fermés et son visage qui se tort de plaisir. Son corps prisonnier du mien bouge savamment. C’est bien elle qui est en train de me faire l’amour. Lorsque je l’entends clairement me dire qu’elle va jouir, je suis presque surpris. Je sais que je vais enfin pouvoir me libérer. J’accélère un peu le rythme et ça devient subitement plus profond et intense. Une chaleur m’envahit de la tête au pied et je ne peux me retenir plus longtemps. Je saisis sa tête à deux mains pour l'obliger à me regarder. Elle ouvre ses yeux un moment et je tente de voir au plus profond de son âme. J’explose dans un râle presque sauvage et me retiens de ne pas hurler de plaisir tout en la regardant. Avant de m'effondrer sur elle, la tête pleine d'étoiles et d'embrasser ses joues et son cou. Je reste en elle le plus longtemps possible. Mon corps est parcouru de spasmes et de frissons. Chaque mouvement, même imperceptible ne fait que les accentuer et c’est presque insupportable. Je savoure chaque seconde de ce plaisir d’être encore en elle. Et quand enfin je me retire, c’est pour tomber à la renverse. La poitrine en feu, un cœur qui bat à tout rompre. Essoufflé de plaisir plus que d’effort. Des étoiles plein les yeux. Ma main libre parcourt son corps et je la sens frémir. J'ai envie de rire et de pleurer. Je me prends la tête à deux mains. Je ne veux pas y croire. Que c'est bon parfois les rêves. Ceux que l'on vit tout éveillé.

Nous restons là un long moment en silence. Elle posera son visage sur mon épaule pendant que je caresserai longuement ses cheveux.

Je n’avais jamais connu un bonheur aussi intense la première fois. Je suis tellement ému. Cette fois c’est sûr. J’ai réellement trompé la femme que j’aime avec une femme que j’aime. Elle se retourne. Nous nous emboitons l’un dans l’autre comme les deux pièces uniques d’un puzzle. Mon bras sous son cou. Je sens ses fesses collées à mon sexe. Elle s’écarte légèrement pourtant et le prend dans sa main. Je l’entends me dire qu’elle a l’habitude de s’endormir ainsi. Je souris presque…comme si il allait partir sans moi ! Je m’autorise alors à glisser ma main entre ses cuisses encore humides. Je ferme les yeux. Je suis déjà en train de rêver. Ma tête plongée dans ses cheveux aussi doux que sa peau. A peine le temps de sentir qu’elle me caresse et me serre au rythme de sa respiration que j’appartiens déjà au monde des étoiles…

 

3 avril 2013

Un nid sur mesure...

Je vais passer une partie de mes vacances d’été loin d’elle. Le téléphone restera notre seul lien. Il fallait que je fasse preuve de discrétion et d’ingéniosité vu la situation dans laquelle je me trouvais. Aller chercher des cigarettes, le pain, les courses. Tout était bon pour l’entendre. Et il fallait que je tienne compte de sa disponibilité ainsi que de la présence de son compagnon. Je commettrai l’erreur une seule fois. Lorsque j’étais certain que son compagnon était déjà parti travailler alors qu’il était encore au lit avec elle. Elle avait assumé, comme d’habitude. Une femme ment encore plus facilement qu’un homme.

La suite et la fin des vacances se passeront dan la sud où ma femme est venue me rejoindre. J'ai encore notre appartement et je me dis que ça va être bon de nous retrouver enfin seul. Elle est dans la chambre en train de ranger ses affaires dans notre armoire commune. Lorsque soudain je l'entends qui m'appelle. Je suis devant la porte et déjà je suis sous le choc. Elle tient d'une main la protection en plastique sur cintre qui protégeait les vêtements que j'avais utilisé lors de mon escapade à St Tropez. Je vois le pantalon en toile blanc qui dépasse. Et dans l'autre main, elle tient deux flutes à champagne en plastique. Il s'écoule une fraction de seconde qui va durer pourtant une éternité. Un temps durant lequel je vais me demander comment tout cela peut se produire. Qui a glissé ces flutes à cet endroit là. Comment et pourquoi les a t'elle trouvé. Et surtout...comment je vais expliquer un truc pareil. Quand retentit la question que j'attendais. "C'est quoi ça ?" Je me souviens avoir balbutié un timide et surpris "J'en sais fichtre rien !" suivi d'une explication vaseuse dont je ne me souviens même plus tellement je vivais là une situation hors du temps. Je suis reparti tel un robot, en attendant que se déclenche une tempête...qui ne viendra pas. Je suis interloqué ! Je viens d'échapper au pire. Je ne comprends même pas comment elle a pu se satisfaire d'une explication aussi foireuse. Toujours est il que cet épisode sera classé sans suite. Les vacances se passent et se terminent. J’avais hâte de la retrouver…

Nous avons entre temps parlé de notre situation. De notre histoire et son issue. Elle le sait déjà. Quoi qu’il arrive je ne veux pas quitter ma femme. Même si j’ai rencontré mieux, le mieux reste l’ennemi du bien. Et puis ma présence sur le même lieu de travail qu’elle reste hypothétique. D’ici deux ans, peut être trois, je peux être muté à l’autre bout de la France. Elle pronostique que ce sera quatre ans au mieux. Elle semble l’accepter assez facilement. Conçoit qu’on ne peut vivre ensemble. Ca me paraît étrange. Mais elle veut bien vivre cette histoire que j’ai écrite et rêvé avant de la rencontrer. Même si je ne sais pas encore qu’elle tentera d’en changer certains chapitres, y compris et surtout celui qui vient en clôture. Parce qu’il n’existe aucune histoire d’amour rédigée d’avance. Parce que les sentiments et leur la force qu’ils engendrent peuvent tout bousculer. Construire et détruire une vie. Je vais l’apprendre à mes dépends.

Mon regard était noir le lundi. Paraît il. Je ne m’en rendais même pas compte. Malgré les longues conversations au téléphone du week end, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il l’avait touché, lui ! Et vous ? Me rétorquera t’elle quand mon regard était vraiment trop sombre ou qu’elle pensait que je boudais quand je venais lui dire bonjour le matin qui débutait la semaine. Peut être qu’elle se rassurait ainsi, et se nourrissait de cette pseudo jalousie qu’elle était certaine de percevoir. Une façon pour elle d’y voir mon amour.

Le vouvoiement était toujours de rigueur, y compris dans l’intimité. La poignée de main, que j’exagérais parfois, aussi, mais au travail uniquement. Cette apparente distance devait nous protéger et protéger nos vies en dehors de la notre. Cela rajoutait du charme et de l’élégance. De la distance, qui entretenait ce fantasme.

Je suis dans son bureau comme souvent. A l’épier du coin de l’œil comme s’il ne s’était jamais rien passé. Je continuais à rêver de son corps comme si je ne l’avais jamais vu, ni touché. Le fantasme était perpétuel et aujourd’hui encore quand j’y repense, bien des années plus tard, rien n’a vraiment changé. Elle restera à jamais celle que je n’ai jamais vraiment possédée.

« Je vais le quitter » me lâcha t’elle brusquement !

Je suis sous le choc. Moi qui me demandais comment nous allions faire maintenant. Je me sens brusquement coupable et je mesure le crime que je viens de perpétrer. Cette femme qui a par le passé, déjà vécu avec deux hommes en même temps ne peut s’y résoudre aujourd’hui. Du moins, c’est ce que je crois.

« Je suis vraiment désolé » C’est tout ce que je suis arrivé à dire, presque sans voix. Je l’étais vraiment. Même si elle m’assure que ça n’a rien à voir avec moi j’ai du mal à la croire. Elle veut cet appartement qu’elle avait commencé à chercher.

Elle finira par en trouver un, dans une résidence plutôt huppée. Et surtout bien plus proche de son lieu de travail. Cerise sur le gâteau, il sera aussi sur mon chemin. Je vais organiser avec elle et notre ami commun son déménagement. Et l’aider à prendre possession de notre futur nid. Même s’il n’est pas question que je vive avec elle. Nous sommes en octobre 2007. Elle est désormais seule, avec son fils. Libre de faire ce que bon lui semble. Ou presque. Parce que malgré elle, va alors débuter, ou se prolonger, un épisode de notre relation ou je vais devoir la partager quelques soirs par semaine. De la même façon qu’elle devait me partager deux à trois week end par mois. Une façon pour elle d’équilibrer les comptes. En plus du fait qu’elle n’avait pas réellement réussi à se débarrasser de son compagnon.

Va s’ensuivre alors un étrange ballet. Quand vient la nuit…

Publicité
Publicité
1 2 3 > >>
Quand vient la nuit, et les démons qui l'accompagnent.
Publicité
Archives
Quand vient la nuit, et les démons qui l'accompagnent.
Derniers commentaires
Publicité