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Quand vient la nuit, et les démons qui l'accompagnent.
9 avril 2013

Fin d'une drogue...

Elle faisait tout pour que je sois à l’aise. J’avais le droit de choisir le programme TV du soir. Je pouvais fumer à la fenêtre après le repas. Elle me laissait téléphoner en toute liberté insistant même pour que je me retrouve seul. Tout allait bien. C’est donc serein et parce qu’elle n’aime pas ça que je vais prendre la décision le premier janvier prochain d’arrêter définitivement le tabac. J’échange une drogue pour une autre.

C’est le 1er janvier 2008, dans mon lit parisien, que je mets un terme à 22 ans de tabac. Parce que je fume trop. Que ma santé est mise en rude épreuve. Parce que je sais que ça va lui faire plaisir. En même temps je me prive d’une excuse supplémentaire et de taille. Je ne peux plus à Paris, sortir en acheter et en profiter pour lui téléphoner. De même que je ne peux plus quand je suis auprès d’elle, bénéficier de ma pause cigarette pour téléphoner à Paris. Mais je m’accrocherais à l’idée que c’est bon pour mon bien être. Les vacances se terminent, et je quitte mon épouse le cœur léger. Je retrouve ma maîtresse, toujours aussi incrédule. Sur notre lieu de travail, seul notre ami commun est au courant de la situation. Lui même a du mal à y croire. Normalement personne ne se doute encore que j’ai réussi là ou tout le monde a échoué. J’en suis fier en même temps qu’un brin frustré. Un peu comme le golfeur qui réussit un trou en un sur un parcours où il est seul au monde. Une gloire sans rançon. Même si ce n’était pas un challenge au départ.

Le manège à son domicile se poursuit. Les draps sont changés à chaque visite. Je me déshabille toujours à la lueur des bougies. Et la rejoins dans ce lit où elle m’attend avec un sourire que je devine plus que je ne le vois. Je l’entends gémir lorsque je la serre dans mes bras comme si elle était soulagée que je sois enfin là. J’ai peine à croire que je vais encore faire l’amour avec elle. Rien de ce qui a pu arriver n’existe dans mon inconscient. Rien n’est réel. Et je vais donc l’embrasser et la caresser comme si c’était encore et toujours la première fois. Avec cette sensation d’ébriété qui ne me quittera jamais en pareilles circonstances. Et on s’endormira, sa tête posée au creux de mon épaule, jusqu’à ce qu’inconsciemment, elle se retourne pour que je m’emboite derrière elle. Toute la nuit. Moi qui avait besoin d’air pourtant.

Des caresses et une voix toujours aussi douce pour me réveiller. L’odeur du déjeuner qui m’attend. Un baiser en partant. Des retrouvailles au bureau comme si nous étions de simples collègues de travail, alors qu’on venait de passer la nuit ensemble. Une poignée de main qui se prolongeait parfois comme une caresse lorsque je venais la voir. Un baiser volé si nous étions seuls, avec souvent la peur de se faire prendre. Un café pris dans mon bureau en prenant soin de laisser la porte ouverte pour ne pas attirer l’attention ou les soupçons inutilement.

Cette relation sera pour beaucoup dans la force que j’ai trouvé pour me débarrasser définitivement du tabac. Mais que ce fut dur le premier mois. Toujours est il qu’elle appréciera. Ma femme aussi m’encourageait. Je ne pouvais pas être plus soutenu. Un mal pour un bien…

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