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Quand vient la nuit, et les démons qui l'accompagnent.
10 avril 2013

Les amants aimants...

C’est la reprise de septembre. J’ai un peu d’appréhension. Je vais devoir tout faire pour éviter celle qui me fascinait jusque là. Mais je me rends compte que ce sera impossible en travaillant dans le même service, au même étage. J’entends par la fenêtre de mon bureau sa voiture. Et comme le premier jour, le bruit de ses talons qui claquent sur le carrelage. Son parfum si caractéristique me renverse dès que je sors de mon bureau. Puis il a fallu que je la croise. Je n’oublierai jamais son air détaché et son regard noir. Une poignée de main froide, pour la forme et un timide "bonjour". Je m’arrangeais pour ne pas la croiser lorsque je me rendais dans le bureau de mon patron voisin du sien et qui communiquait par une porte souvent ouverte. J’entendais le son de sa voix. J’essayais d’y détecter la moindre émotion, le moindre indice sur son humeur du jour. A son insu je l’épiais par la fenêtre lorsqu’elle partait. Je la regardais comme si je ne l'avais jamais vu nue...

Il aura fallu deux jours à peine pour que je ressente le même désir que la première fois. La même envie déraisonnable de la revoir. J’aurais pu me dire que cette relation était définitivement consommée. Mais pour moi, à ce moment là, elle n’avait jamais existé. Je voyais comme à travers un épais brouillard nos corps se mélanger. Une vague sensation de caresses et de baisers. Une chaleur dans le ventre, et l’appétit coupé. J’étais nostalgique de ces week end, de ces soirées et de ces nuits où elle dormait sur moi. Jusqu’à ce qu’une idée fixe s’impose. Je dois la conquérir de nouveau. Je ne peux pas mettre un terme à cette relation qui est pour l'heure terminée. Je perds la tête chaque fois que je la croise. Je souffre de son indifférence. Et je ne dors plus la nuit. Ma femme à Paris n’est plus un palliatif suffisant. La relation avec elle est tout autre. L’équilibre a été rompu et je me dois de le rétablir. C'est presque vital.

Notre ami commun va de nouveau intervenir. Il servira de thermomètre. Afin de savoir si la porte de la forteresse est fermée à double tour. Fera passer, au hasard d’une conversation, tout le mal que je ressens. Au moindre signe d’encouragement, il sera temps que j’intervienne. Et ce signe arrivera assez rapidement. « La porte est entre ouverte » me soufflera t’il.

Mon premier message sera enflammé. Pour lui dire combien je regrette. Tout ce temps passé sans elle. Combien il m’ait insupportable de la croiser. Que je souffre tellement de son indifférence…

Je viens de découvrir que nous sommes bien plus que des amants. Nous sommes de véritables aimants. Impossible lorsque nous sommes ensemble de ne pas nous toucher. De même qu’il est impossible de ne pas nous rapprocher lorsque nous sommes séparés. Elle ne se rendra pas sans combattre un minimum. Par principe. Que je paye un peu l’insolence que j’ai eu de l’éconduire. Je ne savais pas à ce moment là qu’une de ses amies, très proche, un peu mystique, lui avait assuré que j’étais l’homme avec lequel elle ferait un long chemin. Si ça n’avait tenu qu’à elle, la relation n’aurait duré que six mois. Le temps pour moi que je fasse un choix. Les conversations au téléphone ont donc repris. Comme si de rien n’était. Pour ma part j’étais redescendu en bas de l’échelle. Devant la forteresse. Rien de ce qui s’était passé n’avait existé. Je la désirais comme au premier jour. Et je n’avais qu’une hâte. La revoir à tout prix. Et très vite.

Je tape à sa porte ce vendredi soir, presque timidement. Le cœur serré. Elle vient m’ouvrir avec un sourire teinté de reproche et je ne sais pas trop quoi faire. Le temps qu’elle ferme la porte, je lui fais face en attendant qu’elle se retourne. Je la saisis par la taille et dévore sa bouche comme si ma vie en dépendait. Je la serre si fort dans mes bras, presque sans m’en rendre compte. La peur de l'avoir perdu. Un temps. Mais je ne l'ai pas encore vraiment retrouvée. Ma tête plongée dans son cou, j’ai envie de pleurer devant ce bonheur auquel je ne croyais plus. Je ne sais pas ce qui m’attend. Si je vais dormir chez elle. Elle a prévu qu’on mange ensemble. Rien ne sera jamais écrit à l’avance lors de nos retrouvailles. Elle me repousse délicatement. La cuisine l’attend. En passant devant le salon pour la rejoindre je vois que l’apéritif est soigneusement préparé, comme d’habitude. J’ai amené le vin et l'éternelle bouteille de champagne dont elle raffolait. Je me glisse derrière elle pendant qu’elle fait face à sa cuisinière. Une main sur sa taille, l’autre qui se glisse sous son chemisier pour atteindre son ventre. Je l’embrasse dans le cou. Elle gémit en souriant, presque fière d’elle de me voir succomber à nouveau. « Il est revenu » ironise t’elle. Suivi d’un « allez vous installer et mettez vous à l’aise » sur un ton presque autoritaire. Pendant que nous savourons le vin, je jette un œil furtif sur le lit juste derrière nous. Elle suit mon regard et me rappelle qu’elle ne m’a jamais promis que nous dormirions ensemble. Ça sonne faux. Je fais mine d’être déçu. Mais j’adore ça l’imprévu. Même pendant le repas nous devions échanger des baisers à intevalles réguliers. Entre deux verres. C’est toujours aussi bon. J’ai reconnu le goût de sa cuisine raffinée et de ses lèvres. Ma main s’égare parfois sur sa cuisse pendant que je mange de l'autre. Vivement que le repas se termine. Avant ça, un autre rituel qu’elle avait rapidement mis en place. Essuyer la vaisselle. C’était un passage obligé, même si à chaque fois elle me demandait si ça ne me dérangeait pas. Elle me regardait, surprise que je veuille bien le faire.

Comment j’ai pu me retrouver là ? Nu dans son lit, en écoutant le bruit de l’eau qui coule sur son corps dans la salle de bain. Les fantômes dansent sur les murs à la lueur des bougies. La télévision allumée sur un programme choisit au hasard. Je n’ai pas prévu de la regarder vu ce qui m’attend peut être. Peut être, parce que même là, dans cette position, je ne sais pas ce qui va arriver.

Je n’entends plus le bruit de l’eau. Elle ne va pas tarder. J’écarquille mes yeux dans la pénombre comme pour me réveiller quand je vois son corps à demi nu traverser le salon pour me rejoindre. J’ai encore le sentiment de rêver. Et dans ma tête raisonne un « c’est impossible ». J'écarte les draps pour l'accueuillir. Elle s’allonge près de moi, encore humide, et je la recouvre comme pour la protéger. Je la laisse se blottir dans mes bras. Je sens son parfum, sa peau contre moi. J’essaye de me dire que tout ceci est bien réel. Rien n'y fait. Mes mains retrouvent les courbes de son corps et de sa poitrine offerte. Mes lèvres retrouvent les siennes. Comment ai je pu oublier ? Comment ai je pu me priver du plaisir si intense de vivre ça ? Nos langues jouent et se mélangent. Et je perds déjà la tête. J’en tremble au point qu’elle me demande si j’ai froid. Je caresse ses cuisses et je les sens s’écarter peu à peu comme une invitation. Je retire le minuscule rempart qu’elle a gardé pour protéger son intimité. Ses premiers gémissements se font déjà entendre. Je me retourne peu à peu pour placer mon visage entre ses cuisses tout en la couvrant de baisers. Je sens sa main sur mon sexe. Puis sa bouche qui va l’engloutir. C’est délicieux. Je m’arrête un instant de la dévorer pour regarder le va et vient de sa tête et savourer la pression de sa bouche et sa langue toujours aussi experte. Puis je retourne enfouir la mienne entre ses lèvres tout en caressant ses fesses. Tout se déroule comme dans un songe. Là encore je prendrai le temps de me demander ce que je faisais là. J’ai terriblement envie d’elle ! Je mets un terme au plaisir qu’elle me donne pour entrer en elle. Comme je la reconnais à cet instant. Ma tête enfouie de nouveau dans son cou comme si la regarder était un rêve insupportable à vivre.

Jouir était toujours magique. Comme le plaisir que j’avais d’abuser de mes positions favorites. J’attendais le signal avec impatience tellement je sentais le mien proche d’arriver. Et quand elle me prévenait, je pouvais me laisser aller sans retenue tellement c’était bon. Tout en regardant son visage s'exprimer. Rester en elle pour savourer. Le plus longtemps possible. J’étais encore plus essoufflé que d’habitude. Pourtant j’étais sevré de cigarettes depuis des mois. Mais j’étais tellement submergé d’émotions et de plaisir que mon cœur n’arrivait plus à suivre. Je pouvais alors m’allonger près d’elle. La laisser poser sa tête au creux de mon épaule. Caresser  son visage et le reste de son corps. Les derniers baisers avant de nous endormir profondément.

Quand le rêve recommence, comme la toute première fois. Moi qui devant mes certitudes avais osé penser que tout ceci n’avait jamais eu lieu, et ne pourrait jamais exister de nouveau.

Ne jamais rien prévoir. Parce que cette relation est plus que ça. Celle qui unit deux personnes que seule la distance pouvaient séparer. Comme deux aimants qu’il faut suffisamment éloigner pour éviter qu’ils ne s’attirent. Et pour l’heure nous étions de nouveau collé l’un à l’autre…

 

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